Le méthacrylate de méthyle, un composant interdit dans de nombreux pays, se retrouve encore dans certains salons de manucure. Malgré les avertissements répétés des dermatologues, les pratiques à risque persistent, notamment l’utilisation de lampes UV sans protection adéquate. Les allergies de contact liées aux produits de manucure connaissent une hausse constante.
Les professionnels observent aussi une augmentation des consultations pour ongles fragilisés ou infections cutanées. Entre vernis semi-permanent, gel et résine, chaque technique présente des risques spécifiques souvent sous-estimés. La vigilance reste de mise face à des tendances qui évoluent plus vite que les réglementations.
Pourquoi la santé de vos ongles mérite toute votre attention
On oublie parfois à quel point l’ongle naturel reflète l’état de santé global. Un ongle qui se fragilise, se strie ou se décolle n’envoie jamais un signal anodin : il révèle, souvent en sourdine, une agression chimique ou mécanique. L’équilibre entre l’esthétique et la santé de l’ongle vacille vite si le protocole ou la qualité des produits laisse à désirer.
L’enchaînement des produits chimiques et le ponçage répété mettent la kératine à rude épreuve, rendant la plaque unguéale plus poreuse face aux infections et aux mycoses. Dans la plupart des gels et résines, les méthacrylates s’infiltrent et provoquent chez certains des réactions allergiques tenaces : eczéma, rougeurs, démangeaisons qui persistent bien après la dépose. Le British Journal of Dermatology relève d’ailleurs une nette progression des allergies de contact, en lien avec la popularité croissante de ces techniques.
Autre réflexe risqué : gratter ou décoller le vernis. Ce geste, en apparence anodin, peut causer une onycholyse, le décollement de l’ongle, une complication longue à guérir. Les cuticules, trop souvent négligées, remplissent une fonction barrière : leur irritation répétée ouvre la voie aux microbes et ralentit la croissance d’un ongle sain.
Les personnes souhaitant des ongles parfaits sous-estiment parfois l’impact de chaque étape technique. Choisir des produits de qualité, respecter les temps de pose, limiter le ponçage et prendre soin des cuticules deviennent alors des réflexes de base pour protéger la vitalité de la matrice unguéale.
Quels sont les principaux services d’onglerie et leurs impacts sur la santé ?
Tour d’horizon des prestations d’onglerie les plus répandues : chacune promet des mains impeccables, mais toutes ne se valent pas pour la santé de l’ongle naturel. Le choix du service influence l’agression subie et la durée nécessaire pour retrouver un ongle sain après la dépose.
- Ongles en gel : cette technique repose sur un gel acrylique polymérisé sous lampe UV/LED. Son rendu lisse et durable séduit, mais le gel, bien que moins agressif que l’acrylique, reste chargé en méthacrylates. La pose et la dépose nécessitent un ponçage mécanique qui fragilise la kératine.
- Ongles acryliques ou en résine : ici, on mélange poudre et liquide monomère, puis on laisse durcir à l’air libre. La dépose implique souvent un long ponçage et l’usage de solvants puissants comme l’acétone, qui assèchent et affaiblissent la plaque unguéale ainsi que la peau autour de l’ongle.
- Vernis semi-permanent : il s’applique comme un vernis classique, mais doit durcir sous lampe UV/LED. Les substances chimiques employées peuvent irriter la peau et l’ongle, surtout si l’application se répète. Là encore, l’acétone utilisée pour l’enlever met l’ongle à l’épreuve.
- Ongles press-on et réparations : capsules préfabriquées ou pansements en fibre de verre, ces solutions sont plus douces mais exigent d’éviter les colles agressives et de limiter la pose à quelques jours seulement.
Le nail art, souvent ajouté à ces techniques, multiplie les couches de produits et prolonge l’exposition aux solvants ou aux lampes UV. Le ponçage mécanique, quant à lui, reste la constante des modes les plus invasives. Les instituts expérimentés adaptent leur protocole pour limiter les dégâts, mais la répétition régulière de ces gestes fragilise toujours l’ongle naturel à long terme.
Comparatif : gel, acrylique, vernis semi-permanent… lequel abîme le moins vos ongles ?
Choisir un service d’ongles, c’est bien plus qu’une question d’esthétique : tout se joue sur la santé de la plaque unguéale et de la kératine. Le gel, apprécié pour sa tenue, expose à des risques modérés. Le ponçage mécanique reste inévitable, mais si l’on choisit une formule professionnelle et une dépose douce, les traumatismes sont limités grâce à une texture plus flexible.
L’acrylique, lui, combine poudre et liquide monomère. Son retrait demande un limage long ou un bain d’acétone qui dessèche et fragilise l’ongle naturel. Les méthacrylates présents dans les deux solutions ne sont pas sans conséquence, surtout pour les peaux sensibles : allergies et irritations, même si elles restent minoritaires, sont bien documentées par les professionnels de santé.
Le vernis semi-permanent séduit par sa simplicité et sa brillance qui dure. Mais il n’est pas exempt de risques : la lampe UV/LED et les solvants utilisés lors de la dépose imposent de la prudence. Le ponçage est moins agressif qu’avec des faux ongles, mais l’acétone reste un facteur de dessèchement. Un détail à ne pas négliger : gratter le vernis au lieu de le dissoudre correctement peut entraîner une onycholyse, soit un décollement douloureux de l’ongle.
La qualité des produits employés compte énormément. Un gel bas de gamme, une résine douteuse ou un dissolvant trop puissant accélèrent la dégradation de l’ongle. Le vernis classique, quant à lui, reste l’option la plus douce, à condition de respecter des temps de pause entre deux applications et d’hydrater régulièrement les cuticules.
Des gestes simples pour garder des ongles beaux et en pleine santé
Prendre soin de ses ongles naturels ne tient pas du miracle, mais bien d’une routine précise et régulière. Hydrater chaque jour la cuticule et la peau du contour de l’ongle avec une huile ou un baume riche favorise la croissance, limite les irritations et garde le lit unguéal souple, prêt à faire face aux agressions.
Le choix des produits utilisés pendant les prestations influence directement la résistance de la kératine. Privilégier des instituts qui affichent la composition de leurs gels, vernis et solvants s’avère un vrai gage de sérieux. L’expérience et la certification du ou de la prothésiste ongulaire comptent tout autant : limage trop énergique, ponçage répété ou pose approximative fragilisent l’ongle, parfois jusqu’à déclencher une onycholyse.
Voici les gestes à adopter pour protéger vos ongles au quotidien :
- Hydratez ongles et cuticules chaque jour.
- Alternez périodes avec et sans faux ongles pour laisser la matrice respirer.
- Évitez de gratter le vernis pour limiter le risque de décollement.
- Protégez vos mains avec une crème solaire lors de l’utilisation de lampes UV/LED en manucure.
Faire des pauses régulières entre deux prestations d’onglerie permet à l’ongle naturel de retrouver sa force et sa brillance. Cette attention s’impose même à celles et ceux qui n’ont jamais eu de réactions allergiques : les méthacrylates contenus dans certains produits continuent de provoquer des réactions cutanées, parfois inattendues.
En matière d’onglerie, la beauté durable ne se joue pas sur la performance d’un gel ou la brillance d’un vernis, mais sur la capacité à préserver la santé de l’ongle sous chaque couche. Parfois, la meilleure tendance, c’est celle qui laisse respirer vos mains.